Alors que d’autres tirent soigneusement les lignes de fuites de fantastiques anamorphoses, Helmut a choisi le classicisme et rampe sur ses compositions, craie à la main. Chaque reptation apporte une nouvelle nuance de couleur, un relief, une ombre délicate et macule un peu plus son bleu de mécanicien. L’oeuvre immense que certains tentent de mieux voir en grimpant sur les plots de béton qui délimitent l’espace, prend forme peu à peu. Helmut a tout son temps : une cigarette, une petite discussion avec un touriste, une bol d’eau pour son chien Eddy qui tourne prudemment autour de son panier, ainsi passent les heures et se précisent les formes et les couleurs d’une oeuvre paradoxale, à la fois toute proche et pourtant impossible à regarder dans son ensemble. Un peu comme une vie, un peu comme la vie d’Helmut et de son chien Eddy.
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris