Comme son pendant le pont de Bercy, le pont de Bir-Hakeim comporte en sa partie haute, au dessus de la voie réservée aux voitures et aux piétons, un viaduc qui laisse passer le métro de la ligne 6. Sous son arche méridionale se rejoignent les ports de Suffren et de Grenelle où s’amarrent péniches habitées et bateaux de plaisance fluviale tandis que sur le quai les promeneurs déambulent au bord de l’eau. Ces quatre mondes se côtoient mais ne se mélangent guère. Les usagers du métro, tout à leur univers quotidien, jettent à peine un oeil au dehors; ceux qui empruntent le pont, quand ils n’admirent pas ses colonnades métalliques et ses réverbères suspendus, ne prêtent guère attention aux rames qui circulent au-dessus de leurs têtes et s’intéressent plutôt à la Tour Eiffel qui découpe le paysage; les mariniers et plaisanciers, s’ils goutent la tranquillité de leur mouillage, essaient de se soustraire aux yeux des promeneurs qui musardent sur le quai et ces derniers, s’ils admirent la silhouette élégante des embarcations savent bien que ce monde là n’est pas le leur. Rien de plus étanche que ces quatre mondes séparés seulement de quelques mètres.
Voir aussi « Les forgerons riveurs du pont de Bir-Hakeim »
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris